"La non-violence est la plus grande force dont dispose l'espèce humaine"
GANDHI

lundi 4 avril 2011

Une aube sans ombre


Réveille-toi car aujourd'hui est la première journée où tu pourras marcher
la tête haute. Ne reste plus enfermé en toi-même, parce qu'il y a là,
dehors, un monde qui n'est plus si effrayant. Si les gens tentent de te
faire croire à un mensonge, celui d'une cicatrice béante marquée sur ta
peau, vois plutôt la vérité: ta différence est un diamant des plus purs, 
décomposant chaque nuance de l'arc-en-ciel.


N'écoute plus leur insulte, parce que tu as en toi la chanson la plus
fabuleuse, celle d'un coeur qui s'accorde avec un être du même genre.
N'oublie jamais à quel point ton courage est grand, parce que même
avec la haine des gens qui se sont chers, tu sais encore aimer.
Adore-toi assez pour ceux qui en sont incapables, et tu brilleras
d'une lueur interne assez grande pour éclipser les ténèbres des 
préjugés. Si les autres croient te connaître déjà, à ta démarche, 
à ta voix, à la main dans la tienne, ils ont tort. S'ils te détestent 
pour ce qu'ils croient voir, tu apprendras à célébrer qui tu es réellement.
Un être sans complexe, sans douleur, sans honte. Un être comme les autres,
qui choisit de ne plus vivre dans la peur. Réveille-toi, parce qu'une nouvelle
génération est déjà née. Des enfants prêts à vivre sans le fardeau ancestral
de l'homophobie.

Jean-Samuel

samedi 2 avril 2011

Envers et contre tous


Quand son sarcastique« hélas » toque dans sa tête,
Le traque, l’attaque, il craque et débloque.
L’égo tique, étriqué à bloc, bien trop esthète,
A truquer sa quête intrinsèque, la disloque.

Narcissique il s’enfonce, s’encastre dans ses frasques,
S’esseule coincé face à sa glace encrassée,
Se creuse, se ride ce vide sous son masque
Puis, sans déclic, s’efface, laissé au passé.

Repoussant ses excès sur des cliques, des claques,
L’ « ASSEZ » de ses proches sonne en écho aphone.
Lassés par cent soucis assénés, ils le plaquent
Sans effleurer l’accès de ce cœur presque atone.

Sculptant ses stigmates qu’il ausculte sans cesse,
L’astigmate déchu essaie la cécité.
Sali par son arrogance, il se compresse
Dans son nombril dantesque et suit sa frivolité.

Malgré lui le ressac du tic-tac le rattrape,
Le tasse en passant jusqu’à l’affaisser, le plisse,
Lui croque sa superbe, le claustre sans trappe,
Sur place et sans complice il meurt en coulisses.

Cet acteur sans spectateur de sa déchéance
S’est lui-même éclipsé par manque d’éclectisme.
En terre entre ses planches, sans condoléances,
Il comprend l’ironie du sort de l’égoïsme.

Laëtitia

mardi 29 mars 2011

Je me sens coupable

 Je me sens coupable d’être née morte un matin glacé de janvier 62 et d’avoir finalement refusé de retourner dans les limbes de l’outre-monde d’où je venais ; d’avoir permis à mes poumons d’ouvrir leurs alvéoles à l’élément aérien ; d’avoir, à partir de ce jour, fait tomber devant mes yeux le rideau rose du bonheur.

Je me sens coupable d’avoir grandi dans un monde qui avait si chaud qu’il a jeté aux orties son manteau d’humanité ; un monde dont les yeux ne s’ouvrent que sur ce qui brille ; un monde dont le cœur ne bat que pour l’orgie sanctifiée de la consommation.

Je me sens coupable d’avoir cédé à l’onctuosité d’un optimisme consolateur ; d’avoir cru que tout allait très bien dans le meilleur des mondes ; d’avoir cru en la vie au point de la donner trois fois, alors même qu’un premier nuage de poussières mortelles passait au-dessus de nos têtes.

Je me sens coupable d’avoir élevé mes enfants en gentilshommes, pour ensuite les donner en pâture à la gueule des requins actionnaires du vivant ; de leur avoir enseigné à penser sur cette terre d’où la pensée a depuis longtemps déserté ; d’avoir partagé avec eux les derniers lambeaux de mon rideau rose.

Je me sens coupable de leur avoir appris à ne pas céder au chant des sirènes des marques, le seul vêtement qui convienne à nos corps étant celui du bien être ; de leur avoir inculqué le sens de l’observation, de l’attention, de la patience, dans une société qui ne tient pas en place et ne jure plus que par l’éphémère ; d’avoir fait d’eux des étrangers.

Je me sens coupable d’avoir un jour poussé la porte du premier supermarché qui a fleuri sur le sol de ma commune ; geste anodin mais qui, multiplié à l’infini, a fait sauter le couvercle de la boîte de Pandore, dans l’indifférence la plus totale ; geste innocent qui nous a tous précipités dans le gouffre béant de la consommation. Je me sens coupable d’avoir assassiné le petit commerçant qui me disait « Bonjour ! », le sourire aux lèvres.

Je me sens coupable d’avoir les bras coupés et la langue arrachée, quand ma mère la terre hurle sa souffrance et son désespoir ; j’ai cru avec elle que mes frères humains auraient appris de leurs erreurs et gagné suffisamment en sagesse pour ne pas les répéter ; j’ai cru en l’avenir.

Je me sens coupable d’être humaine, d’appartenir à cette race ignoble qui ne s’arrêtera que lorsque ses yeux ne verseront plus que des larmes de cendre ; que lorsque les couleurs de la vie auront complètement disparu à la surface de notre planète ; mais il sera alors trop tard.

Je me sens coupable…
Nous sommes tous coupables.

Marie Fontaine

samedi 26 mars 2011

Trompe l'oeil

Je ne suis qu’un bourreau qui vous broie de chimères,
Passé maitre dans l’art du poignard dans le dos.
Je vous aveugle de promesses éphémères,
Je masque le traitre derrière vos bandeaux.

Je suis le roi du calcul, toujours je divise
Afin de mieux régner je prône l’unité.
Multipliant les impairs je les relativise
Car je peux compter sur ma probabilité.

Je m’exerce sans cesse à l’art de l’illusion
Mais je ne sais que jeter de la poudre aux yeux.
Je vous manipule en semant la confusion
Et j’attends de mes tours qu’ils vous voilent l’odieux.

Je joue à l’amiral qui jamais ne se prive
Et qui foule vos rives en noyant vos rêves.
Je tiens la barre d’un navire à la dérive,
J’en vide les cales me riant de vos grèves.

J’espère bien un jour finir au Panthéon,
Que ma soif de pouvoir y inscrira mon nom.
Je m’imagine plus grand que Napoléon,
Pour vivre la gloire je vous prends pour des cons.

Laëtitia

vendredi 18 mars 2011

RESISTE



Quand se pervertissent les temps aux faveurs de l’oubli,
 Meurent les passions de n’être plus qu’à titre posthume.
 Accablé de quotidien morose, sa subsistance est survie,
 Et son art, dénaturé de précarité, revêt du néant le costume.

Fi de culture, l’aujourd’hui n’est que profit !
 Qu’importe la beauté si elle n’est bien vendue ?
 Dans les brumes qui masquent les nues avilies,
 Se cachent quelques spéculateurs en plus values,

Gouvernant impunément les moutons que nous sommes,
 Pauvres rêveurs crédules qui croyons en la justesse !
 Justesse des chances, justesse pour tout Homme !
 Mais tombe le rideau dévoilant du pouvoir l’ivresse…

Aux abus de passion qui exaltent la création de l’artiste,
 S’imposent les abus sans conscience de dévoyés nantis
 Qui, sous couvert d’élections aux programmes utopistes,
 Annihilent les âmes de leurs machiavéliques inepties.

Éperdu de liberté, tu voudrais vivre de ton art,
 Distiller le plaisir pour que renaisse le bien-être
 Mais dans la douleur qu’infligent leurs remparts,
 Enchaîné, dans la dépression tu t’empêtres.

Au cachot le créateur ! Tes somptueux horizons de cocagne
 Disparaissent dans les méandres suffocants du jour.
 Mais, dans la faible lueur amicale qui éclaire ton bagne,
 Tu libères de sporadiques œuvres… étincèles d’amour,

Pour que tes songes parviennent à lacérer les nuages
 Et déchoir de leur piédestal, ces monstres belliqueux
 Qui transpirent le mépris et se rassasient de carnage.
 Résiste ! Un jour, ils perdront et tu voleras plus haut qu’eux !

Sylvain

jeudi 17 mars 2011

Après les lambeaux d'écorchures vives
de ciel éclaté
et d'étoiles foudroyées
viennent le soir et le matin mêlés.
Encre de sang,
Fulgurante sève de vie
et d'amour malaxés.
Le ciel a retrouvé son odeur pétrifiante,
parfum de soleil
printemps renouvelés.

Fuyez serpents de la nuit vampiresque,
glissade de pluie inodore et délavée.

Osez ! Osez !
Chevaux fous de délire,
Délivrez-nous des maux de l'empire titanesque.

Attaquez !
Délayez les yeux furibonds et grotesques
dans des torrents d'herbes salées.

La clarté inonde le levain maternel
de sa fureur de vie.
Je viens tout doucement boire la rosée de l'Etoile
du soleil printanier
Je ne suis pas pressée.

Je renais broyée par le désir de vivre,
née de l'aube incertaine.
Je sais que je ne crains plus rien,
ni la vie, ni la mort,
Je suis prête, délivrée de l'injure ancestrale.

Je vous dénonce à l'encre rouge de ma bouche,
parjures incondamnés,
morts-vivants impardonnables,
festins de loups et de vipères,
fulgurantes ténèbres sacrifiées
sur l'autel cranesque.

Oubliables certitudes,
laissez-moi le droit de vivre libérée,
Je viens, je ne cesse de venir,
vivante de souffrance
et souffrante pour vivre.

Babeth

mardi 15 mars 2011

Borderline

J’ai un problème de limites. Quelquefois, je suis comme le désert de poussière : ni trop chaud, ni trop froid. Je souris sans sourire, je pleure sans pleurer. Parfois, j’aime, mais qu’à moitié. Comme ça, je ne suis qu’à moitié détruit quand on m’abandonne. Je suis passé maître dans l’art de me faire abandonner. C’est pas que les gens me fuient, c’est simplement que mon désert est si grand qu’on n’y marche à mes côtés qu’un instant avant de s’y perdre. Avant d’être absorbé par le néant dans ma tête.

J’ai un problème de limites. Je suis un volcan d’émotions, un nuage de sensations, un kaléidoscope de peur, de cris, de colère et d’euphorie. Je ressens. Je ressens tellement que je ne suis plus un souffle ou un bras, un visage ou un sexe. Je suis l’Émotion, à l’état brut et à l’état pur. Un torrent d’humeur, avec des gouttes qui s’infiltrent dans mes ongles, entre mes lèvres, dans chaque recoin de ma pensée. Je n’ai plus d’identité. Je suis juste un débordement, un trop-plein, un cœur d’atome en pleine fission. Ma douleur est sans frontière.

Je vis les deux états à la fois : un poisson qui se noie à l’extérieur de son aquarium, un oiseau sans ailes qui plane jusqu’à sa fin. Je suis l’automate millimétrique qui traverse ses journées sans bruit, je suis la bête démaillée assoiffée de musique. Mais dans aucun des cas, je ne suis simplement moi.

Parfois, j’arrive à l’atteindre, mon identité. C’est un reflet qui me surprend dans l’inattendu, un miroir à l’improviste, qu’on prend d’abord pour un étranger. J’essaie de l’atteindre, tendant les doigts vers cette surface polie qui copie mon image. Pourtant, je ne ressens que la froide superficie de la glace. J’ai l’impression que mon identité est captive, quelque part derrière la réflexion. Sinon, comment expliquer que je ne puisse ressentir mon corps?

Je ne peux pas être entier, pas plus qu’on ne peut voir simultanément les deux côtés d’une pierre. Ma dualité m’est à peine croyable, même pour moi. C’est plutôt la terre entière qui change de forme, sans avertir. Les couleurs se ternissent, les meubles deviennent menaçants et les murs m’enferment comme dans une prison. Une prison isolée où je vais m’achever moi-même, comme un débile dans un hôpital. Puis, sans aucun signe précurseur, la douleur fait place à la léthargie, par quelque supercherie obscure d’un cerveau affaibli. Une remontée fulgurante pour me faire baisser la garde. Aller mieux, uniquement le temps de remarquer que les murs ne sont pas identiques à hier. Remarquer que soudainement, ils paraissent plus sombres.

Personne ne soupçonne l’étendue de mon malheur, mais tout le monde cherche à le contrôler. À me dire que je ne suis pas en colère quand je suis en colère, que je suis malade quand je suis triste, que je suis dérangeant quand je suis heureux. Je suis une émotion à l’état primaire, et je ne sais pas mentir. On s’en prend à mon corps pour tuer ce qu’il y a dans ma tête. Dans un monde où on doit tous harmonieusement se mêler dans le même vase, personne ne peut même concevoir l’aspergement et l’inondation que je suis.

On s'en prend à l'avion en catastrophe qui s'écrase dans un brasier, sous prétexte qu'il éclaire trop, qu'il fait trop de bruit. Mais personne, personne ne va me secourir.

Jean-Samuel

samedi 12 mars 2011

Funeste ambition

Vous riez des malheurs dont votre trône vous éloigne,
Aveugles et sourds aux détresses qui assiègent l’en bas,
Car ici s’envole l’espoir, les pleurs en témoignent,
Balayé d’inflation, de crise fictive et de honteux quotas.

La pauvreté, Messieurs, vous ne savez guère ce que vous dédaignez,
J’ai vu les plus honnêtes gens qui, près d’en être accablés,
Ont connu la déchéance en leurs cœurs et âmes tourmentés,
Jusqu’à échouer dans la rue, exclus de votre belle société.

Mais prenez garde à la bête blessée : elle se rebiffe toujours !
De vos si hautes sphères, vous ne voyez nos souffrances,
Pourtant, il vous faudra les voir quand elles inonderont le jour
Portant à votre vue le mal que font vos si noires consciences.

De votre perpétuelle soif de pouvoir, vile et funeste ambition,
Découlent les afflictions qui accablent, en hideux quotidien,
Un commun des mortels pliant genou sous vos aberrations,
Vidé de son essence de vie : le simple confort d’un avenir sain.

Sylvain

mercredi 9 mars 2011

La haine hisse la peine

France, délatrice d’en face,
Sans classe, laisse ici des traces
Et, pour se hausser dans la masse
Enonce son racisme en menaces.

L’histoire jamais ne s’efface
Puis revient sur la grande place.

GRACE !
Ne soyons plus de glace,
Tous ces propos m’agacent !

France ne sois pas si garce
Et pousse à la sagacité
Tous ceux de Vénus et de Mars
Scotchés à ta « saga-cités ».

Leur conscience refoulée boite,
Goinfrée de ces malaises en boite.

Ne faisons pas table rase des leçons du passé !
La misère est en face, plus qu’on ne peut le penser,
Au creux des esprits étriqués, lessivant notre nasse,
Qui, en amont, scellent le grand écart entre les classes.

Tes « puissants », au sourire carnassier,
Pugnaces, suicident la populace.
Toutes ces langues de bois sont à scier
Mais leurs sifflets polissent ta surface.

France, fronce le front,
Ne fonce pas au Front !
Affronte ces chimères
Sans mettre l’autre à terre !
Ne touche pas ce fond
Où rien ne tourne rond !

Même étourdie par l’implosion des illusions,
Cesse d’attiser la flamme par l’exclusion !

Ne sois pas une amère loque,
Endigue cette marée noire !
Fuis l’aigre Marine aux breloques,
Elle n’est pas ton exutoire !

Défendons l’étendard des valeurs humanistes,
Luttons ensemble contre ces poussées fascistes !

Il est grand temps de sortir de la somnolence,
Peuple français j’en appelle à la résistance !

Laëtitia

mardi 8 mars 2011

Les mots papillons

Les mots sont comme des papillons. Ils s’envolent au gré de leurs envies, se posent sur les hommes pour y butiner et enrichir leurs pensées au pollen de leur imagination. Ils n’ont parfois qu’une seule aile quand ils ne trouvent rien pour s’habiller correctement.
D’autres fois, ils en ont de multiples, décorées de couleurs vives et prétentieuses, qui laissent éclater leur vacuité au-dessus du terreau fertile de l’imbécile.
Les mots se laissent apprivoiser quand on ne les effraie pas, quand on les caresse du bout des doigts sans chercher à les retenir. Ils s’approchent doucement de l’esprit qui les perçoit et y déposent leur poussière d’étoile. Ils semblent tracer du bout de leurs pattes graciles un filet délicat, une trame subtile qui construit peu à peu un texte étrange mêlant les mots les uns aux autres en une tresse sans fin.
Les mots voltigeurs détestent se laisser emprisonner dans les rets acérés de l’homme politique qui sans vergogne les dénature et les ploie à son emprise assassine. Ils se tordent et se déchirent pour tenter de lui échapper, mais leurs ailes encordées et meurtries sont les innocentes victimes du pilori infernal de ceux qui croient tout savoir et pouvoir tout diriger.
Les mots ne meurent jamais, pourtant. Ils savent rester sagement cloîtrés quand les conditions de vie ne leur sont plus favorables, reprenant sans faire de bruit des forces auprès des hommes qui résistent à l’envahisseur. Ils se gonflent de sève révolutionnaire en enfonçant leurs racines profondément dans l’âme des derniers êtres humains. Ils fusionnent avec eux, fourbissant leurs armes pour l’ultime combat. Et enfin, quand l’heure a sonné, ils explosent en furie et balaient tout sur leur passage : les dictateurs, les collaborateurs, les usagers de la langue de bois, les populistes, les exciseurs, les pédophiles, les incestueux, les violeurs, les profiteurs, les assassins, les terroristes, et tous ceux qui ont fait leurs profits de l’absence des mots et de l’ignorance...
Les mots prennent ensuite un repos bien mérité en offrant à leurs amoureux les magnifiques tissus dont ils ont seuls le secret...

Céline

lundi 21 février 2011

Dernière goutte

Entrailles de la Terre
Au creux desquelles valsent
L’or de nos vies, larmes du ciel,
Chagrins enfouis jusqu’où la roche n’est que bitume.
Profondes blessures exhumées, comme la turgescence d’un flacon salvateur.
Pillées les fluidités matricielles,
Débusquées jusque dans les secrètes places de bal…
Les eaux de nos ancêtres
Les eaux que les Dieux bénirent…
Qu’avons-nous gaspillé
Tels des écervelés, assoiffés
Qu’avons-nous pillé
Tels des maîtres, luxuriance avide,
Inconscience en conscience…
Fleurir notre minime passage au mépris des matières primales,
Aux prémices d’une chute sans retour.

Entrailles de la Terre
Au creux desquelles ne pleurent
Plus que cailloux secs
Et squelettiques racines.
Un filet brille, intermittent
D’un spectacle de Nature utopique,
Que déjà, pourtant
Chaine plastique
Manteau de colle
Etiquetage d’un autre âge, d’un futur aquaphage.

L’eau de la Terre
Devient fossile
Joyau déchu
D’un royaume incongru.
Vêtons nos haillons
De manants sans respect.

La dernière goutte,
Larme vestige d’une chute d’eau
Sera rapide,
Précipice vers un aride trépas….

Anabelle
écrivain public

vendredi 18 février 2011

Dormez tranquilles

Bon, tout d’abord
Accordez-nous votre confiance
Ça vaut de l’or
On organise les réjouissances
On améliore
Vos conditions d’existence
Veillons d’abord
A bien endormir vos consciences.

Si votre sort
Se sent victime de négligence
Nous serons forts
Nous comptons sur votre indulgence
Et plus encore:
Nous assumerons les conséquences
Nous aurions tort
D’alimenter votre méfiance.

Soyez paisibles
Laissez-vous aller à nos rêves
Dormez tranquilles
Laissez-nous enterrer vos glaives
C’est invisible
Mais le bonheur enfin se lève
Voici le deal:
Votez pour nous, et vous aurez la sève

Accordez-nous votre confiance
Nous assumerons les conséquences
On organise les réjouissances
Nous comptons sur votre indulgence
Soyez paisibles
Laissez-vous prendre à nos rêves
Dormez tranquilles
Je vous assure, dormez tranquilles
Et vous aurez la sève.

(in "Ici l'ombre!)

Tof'

jeudi 17 février 2011

Vision

De ma fenêtre, je vois des tours
Des jeunes rôdent comme des vautours
Sur des bancs, clopes à la main
Rêvant de meilleurs lendemains.
Un pas en avant, trois en arrière
Bloqués entre des murs de pierre
Ils ne sont que l'reflet d'leur ombre
Qui divague dans la pénombre.
Leur vie n'est pas très colorée
La mienne est plutôt dorée
Triste réalité !
De ma fenêtre, je vois des tours
Pourquoi le monde fait le sourd
On préfère s'voiler la face
S'cacher derrière une carapace.
Un pas en avant, trois en arrière
J'en ai marre, marre de me taire.
L'aube va-t-elle encore se lever ?
Reste-t-il encore quelque chose à sauver ?
La vie est décolorée
Des rêves sont brisés
Triste réalité !
De ma fenêtre, je vois des tours
De la grisaille, des murs autour
Un soleil qui s'est fait la malle
La délinquance qui s'installe.
Un pas en avant, trois en arrière
Tout va si vite, tout s'accélère
Le ciel s'éteint sur ces tours
Tu n'as plus qu'à faire demi-tour,

Tu n'as plus qu'à faire demi-tour …

Sandrine -Auteure- Parolière



lundi 14 février 2011

Indignons-nous !

A trop te cogner dans ton chambranle factice,
Tu déguises tes trois devises, te divise,
Enterre histoire, altruisme et, fleure le lys
A tant te laver les mains de creuser la crise.

Quand l’oripeau lisse, avide, vil t’écartèle,
Ton trio emblématique alors s’éparpille.
Plus le pouvoir sépare, pille ton cheptel,
Plus « l’élite » en cartel ton âme dégoupille.

Cent poignards dans le dos, tes enfants sont figés
Dans leurs maisons en carton partant à vau-l’eau.
Ainsi s’en va l’heure des valeurs érigées…
Comment peux-tu laisser dériver ton berceau ?

Ton drapeau, lessivé par les condescendances,
Enveloppe en linceul tes idéaux bafoués.
Pourquoi t’égares-tu au cœur de l’impudence ?
A trop serrer le vice on va te désavouer.

REFRAIN
Sans armes citoyens, crions l’indignation
Unis sur le pavé, marchons, sonnons l’alarme,
Formons le bataillon de la contestation !
C’est notre doux pays qui se noie dans les larmes.

Laëtitia

Apocalypse apoplectique

Les mineurs élimés s’affichent l’air minable
Dans un souci de savoir se voiler la face,
N’assument plus leur art d’instituer l’exécrable,
Allant vers l’ère insensée, en laisse ils s’effacent…

…dénoncent, accusent l’étranger démuni
Au nom d’emblèmes en toc, clamant leur anathème,
Montrent du doigt l’ « intrus »pour voir leur peuple uni,
L’assomment sans sursis sans assécher l’œdème.

Ma France se salit sous ces basses rengaines,
Pousse sur son trône ses sarcoptes mités,
Inspire la fumée de la flamme malsaine
Et attise le feu à ses extrémités.

Cette société, aseptisée au profit,
Glorifie l’individualisme qui se hisse,
Dans sa nasse, asservis les cerveaux s’atrophient,
S’enlisent sous l’effet de masse et s’avilissent.

L’un décide en décimant la tolérance,
Il cimente les consciences qui se lamentent,
Sent, accroche l’autre attaché à ses dépenses
Et lui dispense ces discours qui tant se mentent.

L’impuissant assourdi d’inassouvi se lasse,
Enlace la dépression à s’en nouer la poisse.
Si tôt l’errant s’oublie, lucide et fait surface,
Plus tard il s’enfonce suturé par l’angoisse.

Structurant son fratricide en strates sans faille,
La star s’encaustique, endimanchée sarcastique,
Déplace son langage et, sans filets, s’émaille
Démasquant ses clichés de tyran névrotique.

Il prospère dans ses années nanties et tique,
Presque choqué, lorsque l’éthique l’indispose.
Puis les avanies commentent l’anti-sceptiques
Et narquois, lui, tente d’étendre la narcose.

Pansée au mutisme, la misère s’encrasse
Face à tous ces affronts, ne sait plus faire front
Contre l’hégémonique égocentrisme en place,
Est sous contrôle, émasculée dans son étron.

L’état détaché suce cette hémorragie,
Vampirise les lâches mordus d’embolie,
Cache ses symptômes sous de la léthargie
Et soude le syndrome des clones polis.

Ce monstre à pattes blanches sort du sarcophage
Puis, sans flancher, fauche, planche, intégre ses vices,
Embouche l’altruisme dans les œsophages,
Divise à l’impact les impassibles en lice.

Quand les « cancans », « racontars de commères »
S’aiment à l’affubler d’un surnom clair, « roquet »,
Se croyant fabuleux dans cette fable amère
Il s’en énerve à en attraper le hoquet.

Traquant les maquisards pour redorer sa gloire,
Il matraque d’attaques, dévie l’assistance,
En latence l’oppresse en comptant ses victoires
Mais ce capitaine l’entraine en subsistance.

Les armes amènent à la potence rance,
Scotchées sur la télévision lobotomique,
Egarent l’âme usée soldée d’indifférence
En assaillant l’esprit de signaux hypnotiques.

Las, ce petit prince assassine ses moutons,
Ses faux-espoirs les tuent à « l’heure apoplexie »,
Quand ces abonnés au médiatique abandon
S’adonnent à procrastiner leur dyslexie.

Le coq appâte en épatant sa cour ovine,
La veut marchant au pas ; monté sur talonnettes
Il ne leur mâche plus les paroles chauvines,
Manipulateur, les accule au « malhonnête ».

Nul besoin de médire à lire entre les lignes,
Reste à méditer sur celui qui gesticule,
Battant des courants d’air sans que nul ne s’indigne,
Et fait vivre l’enfer à ceux sans-testicules.

Laëtitia