"La non-violence est la plus grande force dont dispose l'espèce humaine"
GANDHI

lundi 21 février 2011

Dernière goutte

Entrailles de la Terre
Au creux desquelles valsent
L’or de nos vies, larmes du ciel,
Chagrins enfouis jusqu’où la roche n’est que bitume.
Profondes blessures exhumées, comme la turgescence d’un flacon salvateur.
Pillées les fluidités matricielles,
Débusquées jusque dans les secrètes places de bal…
Les eaux de nos ancêtres
Les eaux que les Dieux bénirent…
Qu’avons-nous gaspillé
Tels des écervelés, assoiffés
Qu’avons-nous pillé
Tels des maîtres, luxuriance avide,
Inconscience en conscience…
Fleurir notre minime passage au mépris des matières primales,
Aux prémices d’une chute sans retour.

Entrailles de la Terre
Au creux desquelles ne pleurent
Plus que cailloux secs
Et squelettiques racines.
Un filet brille, intermittent
D’un spectacle de Nature utopique,
Que déjà, pourtant
Chaine plastique
Manteau de colle
Etiquetage d’un autre âge, d’un futur aquaphage.

L’eau de la Terre
Devient fossile
Joyau déchu
D’un royaume incongru.
Vêtons nos haillons
De manants sans respect.

La dernière goutte,
Larme vestige d’une chute d’eau
Sera rapide,
Précipice vers un aride trépas….

Anabelle
écrivain public

vendredi 18 février 2011

Dormez tranquilles

Bon, tout d’abord
Accordez-nous votre confiance
Ça vaut de l’or
On organise les réjouissances
On améliore
Vos conditions d’existence
Veillons d’abord
A bien endormir vos consciences.

Si votre sort
Se sent victime de négligence
Nous serons forts
Nous comptons sur votre indulgence
Et plus encore:
Nous assumerons les conséquences
Nous aurions tort
D’alimenter votre méfiance.

Soyez paisibles
Laissez-vous aller à nos rêves
Dormez tranquilles
Laissez-nous enterrer vos glaives
C’est invisible
Mais le bonheur enfin se lève
Voici le deal:
Votez pour nous, et vous aurez la sève

Accordez-nous votre confiance
Nous assumerons les conséquences
On organise les réjouissances
Nous comptons sur votre indulgence
Soyez paisibles
Laissez-vous prendre à nos rêves
Dormez tranquilles
Je vous assure, dormez tranquilles
Et vous aurez la sève.

(in "Ici l'ombre!)

Tof'

jeudi 17 février 2011

Vision

De ma fenêtre, je vois des tours
Des jeunes rôdent comme des vautours
Sur des bancs, clopes à la main
Rêvant de meilleurs lendemains.
Un pas en avant, trois en arrière
Bloqués entre des murs de pierre
Ils ne sont que l'reflet d'leur ombre
Qui divague dans la pénombre.
Leur vie n'est pas très colorée
La mienne est plutôt dorée
Triste réalité !
De ma fenêtre, je vois des tours
Pourquoi le monde fait le sourd
On préfère s'voiler la face
S'cacher derrière une carapace.
Un pas en avant, trois en arrière
J'en ai marre, marre de me taire.
L'aube va-t-elle encore se lever ?
Reste-t-il encore quelque chose à sauver ?
La vie est décolorée
Des rêves sont brisés
Triste réalité !
De ma fenêtre, je vois des tours
De la grisaille, des murs autour
Un soleil qui s'est fait la malle
La délinquance qui s'installe.
Un pas en avant, trois en arrière
Tout va si vite, tout s'accélère
Le ciel s'éteint sur ces tours
Tu n'as plus qu'à faire demi-tour,

Tu n'as plus qu'à faire demi-tour …

Sandrine -Auteure- Parolière



lundi 14 février 2011

Indignons-nous !

A trop te cogner dans ton chambranle factice,
Tu déguises tes trois devises, te divise,
Enterre histoire, altruisme et, fleure le lys
A tant te laver les mains de creuser la crise.

Quand l’oripeau lisse, avide, vil t’écartèle,
Ton trio emblématique alors s’éparpille.
Plus le pouvoir sépare, pille ton cheptel,
Plus « l’élite » en cartel ton âme dégoupille.

Cent poignards dans le dos, tes enfants sont figés
Dans leurs maisons en carton partant à vau-l’eau.
Ainsi s’en va l’heure des valeurs érigées…
Comment peux-tu laisser dériver ton berceau ?

Ton drapeau, lessivé par les condescendances,
Enveloppe en linceul tes idéaux bafoués.
Pourquoi t’égares-tu au cœur de l’impudence ?
A trop serrer le vice on va te désavouer.

REFRAIN
Sans armes citoyens, crions l’indignation
Unis sur le pavé, marchons, sonnons l’alarme,
Formons le bataillon de la contestation !
C’est notre doux pays qui se noie dans les larmes.

Laëtitia

Apocalypse apoplectique

Les mineurs élimés s’affichent l’air minable
Dans un souci de savoir se voiler la face,
N’assument plus leur art d’instituer l’exécrable,
Allant vers l’ère insensée, en laisse ils s’effacent…

…dénoncent, accusent l’étranger démuni
Au nom d’emblèmes en toc, clamant leur anathème,
Montrent du doigt l’ « intrus »pour voir leur peuple uni,
L’assomment sans sursis sans assécher l’œdème.

Ma France se salit sous ces basses rengaines,
Pousse sur son trône ses sarcoptes mités,
Inspire la fumée de la flamme malsaine
Et attise le feu à ses extrémités.

Cette société, aseptisée au profit,
Glorifie l’individualisme qui se hisse,
Dans sa nasse, asservis les cerveaux s’atrophient,
S’enlisent sous l’effet de masse et s’avilissent.

L’un décide en décimant la tolérance,
Il cimente les consciences qui se lamentent,
Sent, accroche l’autre attaché à ses dépenses
Et lui dispense ces discours qui tant se mentent.

L’impuissant assourdi d’inassouvi se lasse,
Enlace la dépression à s’en nouer la poisse.
Si tôt l’errant s’oublie, lucide et fait surface,
Plus tard il s’enfonce suturé par l’angoisse.

Structurant son fratricide en strates sans faille,
La star s’encaustique, endimanchée sarcastique,
Déplace son langage et, sans filets, s’émaille
Démasquant ses clichés de tyran névrotique.

Il prospère dans ses années nanties et tique,
Presque choqué, lorsque l’éthique l’indispose.
Puis les avanies commentent l’anti-sceptiques
Et narquois, lui, tente d’étendre la narcose.

Pansée au mutisme, la misère s’encrasse
Face à tous ces affronts, ne sait plus faire front
Contre l’hégémonique égocentrisme en place,
Est sous contrôle, émasculée dans son étron.

L’état détaché suce cette hémorragie,
Vampirise les lâches mordus d’embolie,
Cache ses symptômes sous de la léthargie
Et soude le syndrome des clones polis.

Ce monstre à pattes blanches sort du sarcophage
Puis, sans flancher, fauche, planche, intégre ses vices,
Embouche l’altruisme dans les œsophages,
Divise à l’impact les impassibles en lice.

Quand les « cancans », « racontars de commères »
S’aiment à l’affubler d’un surnom clair, « roquet »,
Se croyant fabuleux dans cette fable amère
Il s’en énerve à en attraper le hoquet.

Traquant les maquisards pour redorer sa gloire,
Il matraque d’attaques, dévie l’assistance,
En latence l’oppresse en comptant ses victoires
Mais ce capitaine l’entraine en subsistance.

Les armes amènent à la potence rance,
Scotchées sur la télévision lobotomique,
Egarent l’âme usée soldée d’indifférence
En assaillant l’esprit de signaux hypnotiques.

Las, ce petit prince assassine ses moutons,
Ses faux-espoirs les tuent à « l’heure apoplexie »,
Quand ces abonnés au médiatique abandon
S’adonnent à procrastiner leur dyslexie.

Le coq appâte en épatant sa cour ovine,
La veut marchant au pas ; monté sur talonnettes
Il ne leur mâche plus les paroles chauvines,
Manipulateur, les accule au « malhonnête ».

Nul besoin de médire à lire entre les lignes,
Reste à méditer sur celui qui gesticule,
Battant des courants d’air sans que nul ne s’indigne,
Et fait vivre l’enfer à ceux sans-testicules.

Laëtitia